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Le chat noir abandonné, donnez-lui du lait s'il vous plaît, vous avez bon cœur

 

 

            Jeudi 17 novembre 2016, il est 20h40. Je viens de prendre une douche, j'ai fais une allergie à un acteur de mon terrain. J'ai pris un peu de temps pour réfléchir et assimiler ce qu'il vient de se passer. Je me suis rendue sur le terrain du quartier des Etats-Unis ce soir, j'ai dû y être entre 18h et 18h30. Il faisait déjà nuit, et les peintres de Tony s'en étaient déjà allés. D'ailleurs, j'ai croisé une femme barbouillée de peinture, sur les mains et les vêtements, en me rendant là-bas. J'ai hésité à l'aborder mais je l'ai laissée passer, elle parlait à quelqu'un et avait l'air pressée. "Si elle est bien une peintre du mur, je la recroiserai", me suis-je dis.  J'ai pris quelques photos en arrivant vers le musée, la lumière de la nuit urbaine m'a plu, j'ai vagabondé autour de la nouvelle peinture murale en élaboration.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prise n°1 : photographie du chantier de la peinture murale, à l'angle de la rue Ludovic Arrachart et de la rue Cazeneuve. 

 

            J'ai remarqué que les gens ralentissaient et regardaient la peinture murale en s'apercevant que je la prenais en photo et que je la regardais moi aussi, quelques uns se sont presque arrêtés. Une dame d'un âge avancé a fait une moue en la regardant et en voyant que je guettais sa réaction. Son expression m'a semblée être entre le dédain, la considération neutre, et l'interrogation [en baissant les coins des lèvres et en haussant les sourcils]. J'ai ensuite marché le long des allées des immeubles, et photographié tous les graffitis que j'ai vu. Certains reviennent souvent, d'autres sont fait dans l'ensemble de la ville, mais tous ceux que j'ai vu concernait une appartenance à un endroit particulier. J'ai déambulé entre les immeubles et leurs peintures murales pendant quelques temps, puis j'ai vu et entendu deux femmes qui discutaient, une de la rue et l'autre à la fenêtre d'un immeuble. Elles parlaient fort et il semblait qu'elles avaient l'habitude de parler ainsi entre elles. Des enfants étaient avec la dame dans la rue, et apparemment, l'un d'eux était privé d'aller jouer sur le boulevard :  « Interdit de boulevard!» a-t-elle dit en parlant de son fils à la dame à la fenêtre. J'ai continué à faire mon tour de terrain, sans avoir envie d'engager tout de suite la conversation avec quelqu'un. Je sentais qu'il fallait d'abord que je me concentre sur ces espaces pour y rentrer à nouveau et reprendre quelques marques. C'était aussi la première fois que j'y allais à cette heure-ci, je n'avais pas eu l'occasion de voir ces avenues aussi vides, alors les moindres mouvements et sons m'attiraient.

           

          J'ai refais un tour des immeubles, en silence, puis j'ai entendu la même personne que quelques minutes auparavant, qui venait d'« interdire de boulevard » son fils. Elle était seule cette fois, accoudée à une barrière, elle lançait quelques ordres aux enfants qui jouaient dans l'allée formée par les immeubles. Ce fut le moment d'enclencher la parole. Je l'ai donc abordée, en lui expliquant ce que je faisais ici, puis au vu de l’intérêt qu'elle avait l'air d'y porter, nul, j'ai embreillé la conversation sur ses enfants. Elle leur criait après de temps en temps, en leur disant de rentrer. Je lui ai demandé si ses enfants jouaient souvent dehors, elle m'a dit qu'en fait il n'y avait que son fils parmi ces enfants mais qu'effectivement ils jouaient très souvent dans les cours. Nous avons commencé à parler du quartier, je lui ai demandé si elle habitait loin. Son appartement, au rez-de-chaussé (à son grand désarroi), était tout près de nous, de l'autre côté de la route. Nous étions rue Emile Combes. Elle parlait d'une voix cassée par la fumée de cigarette qu'elle s'allumait de temps en temps.

 

Elle était habillée de noir et de gris, un pantalon, une veste (peut-être en simili-cuir) et un pull-over, en basket. Elle portait son sac à main tantôt à bout de bras, tantôt à son coude. A ce stade de notre échange, elle attendait que cela soit moi qui aille vers elle, je devais parler. J'ai senti que je devais la convaincre de quelque chose, peut-être de mon sérieux ou de mon expérience de la vie.

 

Ensuite, elle a vite monopolisé la parole. Elle m'a expliqué son parcours, qu'elle juge elle-même de très difficile et d'instable. Les changements d'appartements pour cause de racisme, les conflits conjugaux, les relations qui ne seront jamais "de confiance" :"Je n'ai pas d'amis" me disait-elle, ses yeux droits dans les miens, "seulement des connaissances". Elle a été trahi, comme elle le dit, et lorsqu'elle me racontait ses affaires, c'était comme si elle me mettait en garde, moi contre elle. Pour me faire comprendre les choses qu'elle avait vécu, elle agissait comme si elle me plaçait à sa place lors de situations conflictuelles ou comme si elle me plaçait face à elle lors de ces situations : autrement dit, elle me faisait vivre à travers ses intonations, l'espace proxémique qu'il y avait entre nous, les regards, les paroles, ce qu'elle avait vécu, et ce qu'elle avait fait vivre à d'autres. Face à elle et à ses souvenirs douloureux qu'elle voulait me montrer, il m'a semblé qu'elle voulait m'impressionner. Je l'ai été. J'ai décidé d'agir de manière profondément empathique, de suivre son discour par des mouvements de la tête, par de courtes phrases et quelques questions auxquelles elle répondait un « Voilà » appuyé par un long regard : elle comprenait que je l'écoutais vraiment, qu'elle me tenait dans son récit. Je décidais alors de ne pas reculer lorsqu'elle s'approchait vraiment de moi, de soutenir son regard lorsqu'elle reproduisait des scènes de conflits avec ses anciennes relations, criant, l'index pointé sur moi. Elle voulait simplement m'avertir que le projet urbain de la cité idéale, des rénovations des peintures murales, de l'utilisation de l'appartement, du quartier, que ce qu'elle avait compris de mon étude et de ma venue ici était strictement insignifiant au regard de ce qu'elle avait vécu, et même plus : que ce qu'elle me racontait devrait être mon sujet d'étude, que c'était ça « la vie ».

 

Cela fait 17 ans qu'elle vit ici, elle a eu deux appartements aux Etats-Unis. Elle m'a raconté pourquoi elle avait dû changer d'appartements, pour cause de racisme de la part de ses voisins. Comme je l'ai déjà mentionné, elle a insisité dès nos premiers échanges sur ses difficultés à avoir des gens « biens » et « droits » autour d'elle, et qu'elle n'hésitait pas à prendre par le cou et soulever la personne qui lui veut du mal et qui l'insulte. C'est, d'après ce qu'elle m'a dit, arrivé deux fois (à ma connaissance bien sûr). Ça, c'était après qu'elle m'ait répondu que les peintures murales étaient belles, que les touristes les prenaient en photo, « super », mais qu'il fallait « vivre à l'intérieur » pour comprendre ce que c'était de vivre ici. Elle m'a alors dis qu'en plus de cela, les logements en eux-mêmes étaient des « taudis », et qu'elle avait envie de dire aux touristes lorsqu'elle les voyait ici de venir faire le tour de son appartement, juste pour voir ('aurais pu, ici, lui dire que cela m’intéressait, mais je n'ai pas senti que c'était le bon moment car la conversation était bien engagée et je n'ai pas voulu arrêter son discours). Elle décrivait son appartement comme un lieu petit, mal isolé des autres et difficile à chauffer, et souvent atteint d'odeurs de la rue ou de poubelles extérieures. Nadia a souvent demandé à changer d'appartement à Grand Lyon Habitat. Selon elle, les conseillers lui ont répondu "Vous avez un toit sur la tête, c'est déjà pas mal", l'air de dire qu'ils sont déjà bien gentils de loger ces personnes sans argent alors qu'en plus faudrait pas qu'ils viennent  se plaindre des logements. Nadia a donc eu envie de partir, mais cela représentait trop d'efforts et de courage que de quitter ce lieu et la vie qu'elle y avait construite, et de refaire pareil ailleurs. Elle me confia alors qu'elle a été malade, elle a fait un AVC et que cela la fatigue et ne lui donne pas l'entrain qu'elle avait avant, puis elle a son enfant ici, il connaît le quartier, ils connaissent des gens. Puis pour changer d'appartements, il faut faire des demandes, s'octroyer des rendez-vous, qui souvent ne se passe pas bien, où elle a l'impression que des gens se liguent contre elle et contre ses désirs. Lorsqu'elle a voulu quitter l'ancien logement qu'elle avait sur le quartier, c'est ce à quoi elle a du faire face : une "mamie" appelait sans cesse des agents de police à venir vers chez elle, accusant quelques fois  Nadia et son entourage de nuire à la sécurité de l'immeuble dans lequel elles habitaient toutes deux. Lors d'une réunion organisée par Grand Lyon Habitat pour discuter de ses problèmes et d'un éventuel changement d'appartement pour Nadia, des conflits ont éclaté et son fils aîné a dû la protéger et la défendre. J'ai eu l'impression qu'il fallait être opiniâtre face au réseau d'acteurs de Grand Lyon Habitat.

 

Nadia reçu un appel, je me suis un peu éloignée d'elle en faisant mine d'observer les peintures murales. Elle a parlé pendant quelques minutes, elle s'est un peu éloignée de moi. Après avoir raccroché,

 

 

 

            L'appel, puis les enfants. Ensuite le chat, arrive avec le travailleur surveillance au restaurant chinois. Trouvé sous une voiture. Petit chaton, tout noir. Monsieur arrivé en meme temps qu'une dame avec un chariot rempli ; Elle est petite, a l'air gentille. Monsieur dit que le chat ne veut pas aller à l'endroit ou il y a les chats abandonnés « il se ferait bouffer » la mamie. Monsieur ne sait quoi en faire, doit retourner travailler. La mamie ne peut pas le prendre, depuis qu'elle a euthanaisé le sien ça serait trop de peine que de s'en recharger d'un. Mais il est si mignon. Je tends les bras en silence, un sourire au lèvres, au monsieur. Il me regarde, avec un semblant de surprise même si je savais qu'il compait bien me refiler la bête.

L'enfant

Nadia

Monsieur part

la tante

ils appelent

partent, l'enfant a son émision « les princes »

mamie, on se sépare

elle me ratrape, demande mon numero, veut des nouvelles du chaton

groupe d ejeunes, puis mamie dit de se méfier, qu'ils « vont lui faire du mal »

remonte le boulevard : plusieurs personnes seules, certains me regardent en souriant, d'autres à qui je parle me répondent sans prendre vraiment du temps, mais toujours petits regards. Le chat miaule beaucoup, je me fais vite remarquer. Fleuriste, vieille dame. Dame voilée, histoire d'un chat aussi. Plusieurs jeunes accostés avec elle, une dame qui a peur des chats, pleins d'autres allergiques. Le chat me grimpe dessus, veut s'enfuir parfois mais veut surtout se mettre vers mes cheveux, griffe mon cou, cherche à têter. Cette dame voilée me béni, j'ai eu envie de pleurer. Elle le mettra sur fb

Remonte le cours encore, une policière avec ambulance arrêté pour accident (sans bléssés apparemment) me parle, je lui donne mon numéro, pour une de ses connaissance. Une jeune (médecine) me dit « Oh bah non ma pauvre minette » en parlant de MOI. Elle en a déjà trois puis se rend à une conférence, ne peut le prendre mais je elle me demande mon numero aussi. Là, à l'arrête de tram jet d'eau dirction part dieu, trois jeunes. Chat qui va rester avec eux, séparation un peu triste , ils vont à rillieux la pape, je fais jurer sur ce qu'il a de plus cher qu'il va prendre soin de ce chat. « Mais elle connait pas dieu » moi : « Mais si ! » et l'autre fille, Diana : « Mais si! ». alors il jure sur son dieu qu'il va en prendre soin. Je lui dis « Dis le moi en me regardant dansles yeux ! » Il le fait, je lui donne le chat. Les filles sont contentes, le mec aussi mais le montre mois, il veut d'abord montrer qu'il gère cette petite boule de poils noirs qui bouge dans tous les sens. Une des filles me donne son numéro. Je les quitte à l'arrêt manufacture mMnluc.

 

→ tout le monde a qqchose à dire sur la manière de s'occuper du chat, tout le monde le trouve mignon. Il l'est.

→ qu'est ce que cela m'a amené.

 

difficulté du chauffage

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