
Enquête ethnographique du quartier des Etats Unis, Lyon 8
DO COUTO Ophélie, LAMARCHE Juliette, LAROCHE Florentine, MOREAU Elise, MOREL Manon
L’usage du temps dans le quartier des Etats Unis à Lyon 8
L’exploitation des données issues lors d’enquête sur le terrain du quartier des Etats-Unis ont permis tout d’abord de mettre en évidence l’importance des usages que ces habitants font de leur quartier, des sociabilités qu’ils entretiennent dans l’environnement proche de leur domicile et de l’intérêt qu’ils expriment à l’égard de leur lieu de résidence.
Nous avons remarqué qu’il y a des différenciations très marquées dans les manières d’habiter le quartier de ces habitants, par exemple entre les habitants qui ont un usage « traditionnel » de leur quartier, pour qui le quartier fonctionne comme un espace de proximité, et les habitants qui ont une vie de quartier détachée des pesanteurs du voisinage, pour qui le quartier fonctionne comme un espace ouvert sur le « cosmopolitisme » (citoyen/habitant de Lyon, mais pas seulement que du quartier des Etats-Unis) de la vie urbaine. Ces différenciations sont en partie liées aux caractéristiques sociales des individus.
Cette espace, ce quartier constitue pour ces habitants un lieu de multiples usages. A peut-près 90% des personnes interrogées ont effectué des achats dans au moins un commerce du quartier, boulangerie, coiffeur, l’épicerie Vival by casino, ou le Kebab du coin. Certaines personnes comme notre ami « le cowboy » ou certain jeune squattant un coin du quartier déclarent se promener régulièrement dans le quartier ; un habitant sur deux a également fréquente régulièrement le bar de son quartier, ou le kebab ; la plupart des enfants du quartier sont inscrit dans les écoles du quartier (élémentaire : maternelle/primaire à l’école Charles Peguy et Louis Pergaug, Lycéen : Lycée public Lumière et Jean Lurcat. Le collège quant à lui se trouve vers l’arrêt du tram T4 Viviani et situer dans le quartier de Langlet-Santy situer à une quinzaine du minute du quartier des Etats-Unis)
Le quartier se présente également ici comme un lieu dans lequel les habitants entretiennent volontiers des relations de sociabilité. (Des relations avec des membres de leur famille vivant sur le quartier, des amis résidant dans leur immeuble ou dans un autre immeuble du quartier.)
(Lors d’accompagnement sur le quartier, grâce à mon travail, beaucoup d’habitant issu de la même famille habite sur le quartier, par forcément le même immeuble, mais sont présente, il s’agit d’un parent)
Pris dans leur ensemble, ces habitants apparaissent d’ailleurs fortement attachés à leur quartier et à leur logement. (Comme Nadia, qui est très investis dans le quartier) Bien souvent, le degré d’attachement au quartier de ces citadins apparaît étroitement lié aux rapports effectifs qu’ils entretiennent, sous forme d’usages et de relations, avec leur lieu de résidence.
Il y a des différences dans les usages que ces habitants font de leur quartier. Ainsi, certains habitants cumulent la plupart des usages du quartier que nous avons explorés. À l’opposé, d’autres habitants se caractérisent par un nombre très limité d’usages. (Comme seulement les transports en commun)
J’ai essayé grâce à un croquis de tableau de distinguer quatre modes d’usages du quartier et d’identifier quatre catégories d’habitants.
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La première catégorie est composée d’individus qui ont un faible usage de leur quartier.
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La deuxième catégorie regroupe les habitants qui ont un usage « traditionnel » de leur quartier, qui fréquentent les commerces, les écoles et/ou les bars avec des voisins ou des proches, c’est-à-dire aussi des habitants pour qui le quartier fonctionne comme un espace de proximité.
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La troisième catégorie est constituée, tout au contraire, d’individus pour qui le quartier fonctionne comme un espace ouvert sur le cosmopolitisme de la vie urbaine : ces individus sortent (le soir) dans leur quartier, assistent à des spectacles et/ou fréquentent les bars situés à proximité de leur domicile avec des personnes autres que leurs voisins ou leurs proches.
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La quatrième catégorie est formée d’habitants pour lesquels le quartier est à la fois un espace de proximité et un espace d’ouverture sur l’extérieur et sur des liens diversifiés, qui fréquentent par exemple les commerces et les écoles et qui en même temps assistent à des spectacles dans leur quartier.
Pour élaborer ce tableau, nous avons pris en considération cinq registres de pratique : la fréquentation des commerces (boulangerie, le marché, la pharmacie, boucherie ect..), la fréquentation des écoles, la fréquentation des espaces de la cité, la fréquentation des transports (une logique d’ouverture sur l’extérieur, de partir en dehors du quartier), la fréquentation bars/Kebad.
Les deux premières pratiques peuvent être considérées comme deux indicateurs privilégiés d’un rapport au quartier fondé sur la proximité. La troisième concerne l’espace d’ouverture pour aller à l’extérieur et hors du quartier. Les individus qui fréquentent les bars/Kebab de leur quartier y vont accompagner par des proches ou des voisins. Dans le second cas, ils y vont accompagner par « d’autres connaissances », ou bien ils s’y rendent seuls et très souvent ils y retrouvent d’autres personnes.
Après dans notre tableau j’ai rajouté une colonne pour la fréquentation du musée par les habitants : résultat les habitants connaissent les fresques car ils y habitent, ils le conseillent aux personnes extérieures de leur quartier, mais les habitants du boulevard des Etats-Unis ne sont jamais aller visiter le musée. Les écoles comme l’école élémentaire Charles Peguy qui sont en partenariat avec le musée, fond la visite des murs peints et du musée aux enfants, pour leurs faire montrer leurs quartier, et le patrimoine qu’il y a.
L’idée du tableau montre une diverses catégories d’habitants. Ainsi le quartier peut représenter pour certains de ses habitants des Etats, un espace de proximité et constituer pour d’autres un espace d’ouverture sur la vie urbaine, ou être investi par certains habitants et en même temps être délaissé par d’autres.
De fait, les rapports que les habitants entretiennent avec leur quartier sont liés à la fois aux représentations que les individus, en fonction de leurs caractéristiques sociales et de leur histoire, se font dans leur quartier et de son évolution, aux manières d’habiter des autres habitants qui résident à proximité de leur domicile et aux représentations que les individus ont de ces autres habitants et de leurs manières d’habiter.
L’appropriation de l’espace public/ privé est à la fois une notion juridique et anthropologique riche de nuances qui fournit souvent des catégories d’analyses pratiques à l’urbaniste. La différence entre espace public et espace privé fait partie de ces catégories d’analyse. En approfondissant ces notions, N. Habraken (1998) démontre comme il s’agit de deux catégories toujours relatives : quelle qu’elle soit l’échelle retenue, un espace est toujours public pour certaines sous-populations et privés pour d’autres. Le hall d’un immeuble est ainsi public pour tous les habitants de l’immeuble, mais privés pour les non-habitants, les espaces ouverts communément définis comme étant publics sont en réalité publics pour les citoyens. L’usage des espaces verts dans le quartier : Dans le quartier, les espaces verts sont d’abord des aménagements de pied d’immeuble. Les usagers descendent donc directement de leur domicile pour y venir. Le passage dans ces espaces vert peut se décider et se réaliser très rapidement : juste passer pour aller dans un autre immeuble voisin, ou aller sur le boulevard vers les commerces, l’espace vert en tant que lieu de rencontre, comme l’espace collectif de lien social de proximité, enfants qui jouent, les mères qui se retrouvent et discutent entre elle, c’est aussi des lieux ou certains jeunes se posent, squattent, pour fumer un joint, discuter. Dans les rues, certains attendent, en groupe ou seul (guetteur, dealer ?) et sur le boulevard des Etats Unis, dans chaque coins une personne qui regarde ou attend avec un air bizarre voir suspect. Ces personnes qui attendent sont généralement posé sur le boulevard ou à l’angle de la rue des serpollières est souvent dans la même tranche d’horaire : vers les 17h jusqu’à 19h, Vers les 18h30 certains sont dans les Halls d’immeuble pour fumer. (Lors de mon accompagnement dans une famille vivant, aux 14 rues des serpollières, quand je termine, le hall de l’immeuble est toujours squatter par des jeunes qui fument) La nuit, il ne faut pas se promener seul, car des personnes suspects sur l’ensemble du quartier, en sortant de mon accompagnement, et faisant un tour du quartier pour l’enquête, il m’est arrivé de me faire suivre dans le quartier, mais je m’en suis rendu compte.
L’usage du temps dans le quartier en fonction du matin, l’après-midi et le soir, est différent : le matin, le quartier, le boulevard est assez vide, sauf vers les écoles ou c’est l’heure de rentrée en classe ou on voit les parents amenés leurs enfants, par la suite les parents rentre dans leurs domicile ou vont à leurs travails. Ou les matins de marché (mardi, jeudi, samedi) ou on voit beaucoup du monde, dans le marché, et sur le boulevard. Lors de mes passages sur le terrain je ne suis peu allé sur le quartier en début d’après-midi, mais plus vers la fin, ou c’est la sortie d’écoles, les parents viennent chercher leurs enfants, rentre chez eux, ou vont dans des commerces (boulangerie, ou j’ai vue souvent des parents achetés le gouter de leurs enfants), et les lieux investis et espaces vert, de personne qui attendent seul, en groupe.
La fréquentation des transports communs est tout le temps très active : Il y a le tram T4 et le bus. Mais la venue d’une nouvelle ligne de futur tram : le T6, rend les habitants du quartier, pas du tout en accord avec le tracé proposé par TCL.
Par Morel Manon, 2016-2017